Des défenseurs du droit au logement, des organismes communautaires et sans but lucratif, des locataires et des citoyens inquiets de l’Ouest-de-l’Île demandent aux villes liées d’agir dès maintenant afin de combler les lacunes importantes dans les ressources en matière de logement d’urgence pour les locataires. Dans une lettre ouverte adressée aux villes de Dorval, Pointe-Claire, Dollard-des-Ormeaux, Kirkland, Beaconsfield, Baie-d’Urfé, Sainte-Anne-de-Bellevue et Senneville, les défenseurs proposent deux mesures que ces villes peuvent prendre pour fournir un hébergement d’urgence et d’aide à la recherche de logement à leurs résidents dans le besoin:
- Obtenir une subvention dans le cadre du volet 1 du Programme d’hébergement temporaire et d’aide à la recherche de logement (PHTARL) de la Société d’habitation du Québec (SHQ), qui permettra aux municipalités de soutenir les ménages qui se retrouvent sans logis et les ménages sinistrés. Conformément à un cadre budgétaire et à une entente avec la SHQ, les municipalités peuvent défrayer les frais de déménagement et d’entreposage des ménages admissibles, offrir un hébergement temporaire sans frais jusqu’à deux mois et se faire rembourser par la SHQ. La SHQ remboursera 50 % des dépenses admissibles de la ville, jusqu’à concurrence de 0,80 $ par résident de la ville ; à titre indicatif, la contribution maximale de la SHQ selon ce cadre représenterait environ 15 000 $ à Dorval, 25 000 $ à Pointe-Claire et 39 000 $ à DDO. Il s’agit d’une somme importante que les villes de l’Ouest-de-l’Île devraient mettre à disposition afin de pouvoir soutenir leurs citoyens les plus vulnérables dans ces moments difficiles.
- Dans le cadre du volet 2 de ce programme, il est aussi possible pour les villes de prendre contact avec l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) afin d’entamer des discussions sur de possibles arrimages de services avec le service de référence, afin de permettre aux résidents à faible revenu des villes liées d’accéder pleinement au service d’aide à la recherche de logement à l’année. Bien que les villes liées de l’Ouest-de-l’Île soient sur le territoire de l’OMHM, les résidents de ces villes ne sont pas inclus dans le mandat du service de référence s’ils se retrouvent sans abri suite à une reprise de possession, une « reno-viction » ou une évacuation en raison d’un problème de salubrité. Le service de référence de l’OMHM est un service robuste, qui vient en aide à plus de 5 000 ménages par année. La réalité est que les villes défusionnées de l’Ouest-de-l’Île ont déjà eu recours à ce service et en ont bénéficié à plusieurs reprises. En 2023, 12 ménages des villes liées de l’Ouest-de-l’Île ont été accompagnés par le service de référence de l’OMHM. Si les villes liées ne sont pas en mesure d’offrir un service équivalent à leurs propres citoyens, il est important que des ententes annuelles de services et de financement soient conclues avec l’OMHM afin que les citoyens en besoin puissent recevoir un soutien sans longs délais et incertitudes. L’approche au cas par cas utilisée jusqu’au présent crée de la confusion et ajoute au stress déjà énorme auquel sont confrontées les locataires risquant de se retrouver sans abri de manière imminente.
Considérant que seulement 20 % des logements de l’Ouest-de-l’Île sont locatifs et que l’Ouest-de-l’Île n’abrite que 4 % des logements sociaux de l’île, il n’est pas facile pour les locataires de trouver un logement adéquat et abordable une fois déplacés. Il est clair que les locataires ont besoin de plus de soutien de la part de leur gouvernement local. Il est maintenant temps d’agir afin que, lorsque les locataires seront déplacés, nous soyons prêts à répondre à leurs besoins.
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